Discours d'un roi - Cours chant Paris NiceTom Hooper est l’auteur de ce magnifique film récompensé par quatre Oscars. Il met en scène l’histoire vraie du Roi d’Angleterre George VI, interprété par Colin Firth. Ce roi avait pour réputation d’être incapable de s’exprimer en public, étant sujet à un très grave bégaiement qu’il ne parvenait pas à maîtriser. Devenant roi contraint et forcé à la suite de l’abdication de son frère ainé, il fit appel, après avoir essayé toutes sortes de thérapies, à un thérapeute de la voix qui utilisa sur lui des méthodes particulières pour l’aider dans sa fonction.

Les bégaiements du futur roi s’avéraient incontrôlables dès lors qu’il se trouvait dans une situation de stress, qu’il se retrouve face à un public ou bien face à son frère qui l’intimidait considérablement. Il demanda dans un premier à Lionel Logue (joué par Geoffrey Rush) un travail purement technique. Coincé dans cette perspective, aucun progrès n’était possible et il accepta finalement les méthodes du thérapeute mettant en jeu d’autres aspects de la personnes, et notamment des aspects d’ordre psychologiques et émotionnels.

Le futur roi, souffrant de bégaiements incontrôlables, demande au départ à son professeur de voix un simple travail technique. Mais il apparaît rapidement que des aspects très divers doivent être abordés, notamment tous les facteurs psychologiques et émotionnels qui paralysent l’orateur.

La méthode de chant de l’Art du Chant est particulièrement proche de l’approche adoptée par le thérapeute du Discours d’un Roi. Le chant n’est pas uniquement envisagé dans sa dimension technique mais prend en considération l’être dans son intégralité, dans toutes ses dimensions : physique, émotionnelle, psychologique, énergétique. Il n’est pas forcément nécessaire de mettre des mots sur ce qui se joue dans l’instant mais il est néanmoins indispensable de voir au-delà des apparences et sentir la manière dont vibre la personne.

Dans mes cours, il m’est arrivé de faire travailler une personne qui bégayait. L’aspect émotionnel était prépondérant. Lorsque le bégaiement arrivait, l’énergie se coinçait au niveau du plexus solaire et les mots ne s’enchaînaient plus. Par le travail de voix, l’élève contactait un ancrage plus profond, en deçà de la zone de l’émotionnel, au niveau du bas ventre. Dans les vocalises, aucun bégaiement n’intervenait. Puis à nouveau dans le dialogue, des améliorations intervenaient. L’émotionnel, s’il était toujours actif, était dans un même temps traversé et la voix devenait beaucoup plus fluide.